septembre-octobre 2025
Lors de notre voyage à vélo de 6 mois en Amérique du Sud, nous avons pédalé le Pérou de Cuzco jusqu’à Tilali (au nord du lac Titicaca). Cet itinéraire a représenté 605 km, autant dire une infime partie de cet immense pays dont la longueur totale nord/sud sur la côte représente 2400km. Et, nous y avons passé 1 mois et 10 jours, dont beaucoup de jours d’acclimatation. Voici notre récap.
Et retrouvez notre 1ère vidéo en Amérique du sud, sur notre chaîne YouTube, à propos de nos 10 jours à Cuzco. Abonnez-vous, les autres vidéos s’en viennent!

ITINÉRAIRE
Voici notre itinéraire dans la carte interactive TravelMap. Nous avons pris un bus de Pitumarca à Juliaca afin de s’éviter la route principale, les possibilités de routes secondaires étant très limitées (voire inexistantes).
Retrouvez toutes nos traces GPX en détail sur Komoot (jour 8 à jour 39).

FRONTIÈRE
Nous avons atteri à Cuzco. Les douaniers posaient beaucoup de questions à tous les voyageurs. Pour notre part, ils nous ont demandé notre itinéraire au complet, toutes les villes où nous allions passer, ainsi qu’un billet de sortie. Heureusement, nous avions prévu le coup et payé en ligne un faux billet d’avion valable 24h. Lorsque nous avons dit que nous allions rester 2 mois, les douaniers étaient très surpris. Alors que pour Cassandre, la douanière a donné 3 mois de visa, le maximum avec le passeport français, Karim n’a obtenu initialement que 39 jours de visa. Nous avons insisté pour avoir plus, sachant que ça ne se rendait même pas jusqu’à la date de notre faux vol… La douanière a fini par lui donner seulement 60 jours, au lieu de 90. Il est donc important de vérifier la date de sortie indiqué sur le ticket donné au poste de douanes avant de sortir de l’aéroport.
VISA
Pas de visa à faire avec le passeport français.
ATM
Il est possible de retirer des Soles sans frais à la Banco de la Nación. Il y a souvent de longues files d’attente, certains distributeurs sont à court de billets et il est judicieux de retirer à un ATM rattaché à une banque. Karim a eu sa carte avalée par le distributeur. Heureusement, la banque était ouverte et la responsable a pu récupérer et nous redonner la carte immédiatement.
CARTE SIM
Nous avons opté pour Claro, sachant que les différents opérateurs se valent en terme de récéptivité. Il est nécessaire de se rendre dans un Claro officiel (« centro de atención ») pour une première souscription. Nous avons pris un forfait illimité à 21$cad par mois, ce qui, d’un coté, était super car nous n’avions pas à nous poser de questions. Mais, de l’autre, comme il s’agissait d’un abonnement, nous avons dû faire un détour par Juliaca avant de quitter le territoire, afin d’annuler l’abonnement (ce n’était pas un forfait à recharge).

ITINÉRAIRE ET ÉTAT DES ROUTES
La réputation des péruviens au volant n’est pas la meilleure… et nous en avons été témoins directement, autant par les quelques fois où on a été sur la route principale que par le nombre de cyclovoyageurs qui se sont fait renverser ou percuter. De ce fait, nous nous sommes assurés d’emprunter des routes secondaires, ce qui voulait dire parfois plus de dénivelés et plus souvent des routes de gravel que de l’asphalte. Vaut mieux être plus lents mais en vie!
Par ailleurs, nous avons utilisé Komoot pour planifier nos trajets et nous avons été satisfaits des routes empruntées.

NOURRITURE
« Menu » et « cena » sont les 2 mots-clés pour des repas économiques. Ces restaurants, où se regroupent les locaux, offrent une soupe, un plat principal (segundo) et un thé (mate) pour 7 à 10 soles (2,90 à 4$cad). Très économique et ambiance locale garantie! Dès lors qu’on longe une rivière, comme notre itinéraire entre Cuzco et Pitumarca, ou le Lac Titicaca, la truite est très souvent offerte en plat principal, pour notre plus grand plaisir. Nous avons même eu droit au festival de la truite à Pillpinto, un petit village au bord de la rivière Apurimac. L’autre catégorie de restaurants que l’on peut trouver au Pérou sont les « polleria », offrant du poulet cuit au four au 1/8, au 1/4, au 1/2, etc.

LOGEMENT
À notre grande surprise, la plupart des logements ne disposaient pas d’une bonne isolation, pas de chauffage et pas d’eau chaude. Dans les villes touristiques, comme Cuzco ou Pisac, l’offre de logements est plus grande et le problème se pose un peu moins. Sortis de là, il y a des « hospedaje » dans la plupart des villes et villages. Toutefois, attention, camper et dormir dans sa tente est parfois plus confortable, plus propre et même moins froid…



BUDGET
Notre budget pour ces 6 mois en Amérique du sud est de 40$cad par jour pour 2 (soit 28.5$us ou 24.5€). Au Pérou, nous avons été capables de tenir ce budget, même en mangeant la plupart du temps dans les restaurants locaux (nous avons très peu cuisiné 🫣).
Pour ce qui est de l’eau, nous remplissions nos gourdes avec notre gourde filtrante, afin d’éviter d’acheter des bouteilles en plastique.
Les fruits sont vraiment peu chers, nous avons donc souvent préparé un gros gruau aux fruits ou un sandwich avocat/tomate/fromage pour le petit-déjeuner (oui, nous cuisinions notre petit-déj, quand-même !).
Et les pâtisseries… presque 1$ de pâtisserie par jour! Il ne faut pas s’attendre à la pâtisserie française mais, nous avons tout de même souvent trouvé des parts de gâteau (mention spéciale à la camionnette Tortas Yeremy à Cuzco qu’on peut retrouver près du marché de San Pedro en soirée, crèmes brûlées et grosses parts de gâteau, un vrai régal!).

Voici quelques exemples de prix, il s’agit bien entendu d’une moyenne.
Bouteille d’eau 2,5L: 1,18$us / 4 soles
1 oeuf: 0,15$us / 0,50 soles
Poires: 2,35$us/kg / 8 soles/kg
Mangues : 2,35$us/kg / 8 soles/kg
Pains x4 : 0,29$us / 1 soles
1 fromage complet: 2,95$us / 10 soles
1 sandwich « rapide » dans la rue à l’avocat/fromage ou à l’oeuf: 0,44$us/ 1,5 soles

NOTRE EXPÉRIENCE
Nous vous partageons notre expérience ici, qui est bien personnelle et n’engage que nous.
Nous avons vraiment eu une belle expérience au Pérou, malgré la rudesse du pays. En effet, l’altitude, le froid, par moment l’humidité, les changements de conditions brutales, les dénivelés, tout cela a représenté un gros défi. Il n’a pas été simple de commencer directement ici après 2 mois de pause et avec un nouveau setup de vélos/sacoches, beaucoup plus lourd qu’en Asie du SE. Après la Vallée Sacrée, que nous avons trouvée particulièrement touristique, nous avons emprunté des itinéraires principalement secondaires, où nous avons traversé des villages. Les gens nous ont toujours acceuillis chaleureusement, nous aidant parfois à trouver un logement ou un endroit où manger. Nous avons trouvé les péruvien.ne.s timides mais, à partir du moment où on les saluait (en espagnol ou en quéchua suivant les régions), très vite, ils se mettaient à nous parler. Certains endroits resteront marqués par de longues conversations avec quelques locaux: rudesse de leur vie, inégalités, racisme envers les gens vivant en campagne, corruption du gouvernement, etc. L’histoire du Pérou est complexe et la stabilité n’est toujours pas acquise en octobre 2025, lorsque nous quittons le territoire et que la présidente du Pérou est destituée, faisant ainsi 7 présidents en moins de 10 ans.
Nous avons trouvé les paysages sublimes, les nuances de bleu du Lac Titicaca tranchant avec les nuances de jaune dans les montagnes. L’eucalyptus nous a enivré de son odeur sur une bonne partie de notre itinéraire, nous emmenant parfois très loin ailleurs dans nos têtes.
Enfin, retrouvez notre expérience à Ausangate dans un prochain article: Ausangate loop à vélo, bonne ou mauvaise idée?



